La notion de stress

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SOUS STRESS, LE FONCTIONNEMENT CÉRÉBRAL EST LIMITÉ…

d’où…

– Difficulté à apprendre et à réfléchir
– Déconnexion à un ou plusieurs niveaux dans le fonctionnement cérébral : D-G, Avant-Arrière, Haut-Bas

…Dans les différents domaines de la vie :

Scolaire : difficultés d’apprentissage, déni de sa capacité d’apprentissage
Personnel et professionnel : difficultés relationnelle, incapacité d’atteindre ses objectifs, indécision, répétition des schémas du passé, image négative de soi
Sportif : performances réduites
Artistiques : créativité bloquée

…En raison d’une difficulté à utiliser ses ressources, d’où par exemple : difficulté de compréhension, manque de concentration, distraction, émotions inhibées ou non contrôlées, absence de confiance en soi, tensions musculaires, rigidité, pensée confuse, mauvaise mémoire, perte de l’estime de soi…

HORS STRESS, LE FONCTIONNEMENT CÉRÉBRAL EST OPTIMAL…

d’où…

– Capacité d’intégrer de nouveaux savoirs et d’agir de manière réfléchie et créative.
– Le cerveau est utilisé et intégré dans ses trois dimensions : Droite-Gauche, Avant-Arrière, Haut-Bas

…Dans les différents domaines de la vie :

Scolaire : apprentissage intégré, amélioration des résultats, joie d’apprendre
Personnel et professionnel : relations sociales et familiales harmonieuses, réalisation des objectifs, action réfléchie et pouvoir de décision, bien-être, estime de soi
Sportif : optimisation des performances
Artistiques : libération de la créativité

…Grâce à des capacités accrues d’utilisation de ses ressources, d’où par exemple : Clarté d’esprit (vision analytique et globale), planification des stratégies, gestion des émotions, confiance en soi, flexibilité et souplesse, compréhension, mémorisation, concentration.

La notion de « stress » vient du latin stringere qui signifie « rendre raide », « serrer », « presser » a été rendue populaire autour des années 1940 par un endocrinologue canadien Hans Selye. Il le décrit comme le moyen physiologique et psychologique mis en œuvre par une personne pour répondre à un événement donné et l’a caractérisé comme étant « un changement brutal survenant dans les habitudes d’une personne, jusque-là bien équilibrée, qui est susceptible de déclencher un bouleversement dans sa structure psychique et même somatique (le corps). » Hans Selye a analysé les différentes étapes de ce processus et en a identifié trois principales sous le nom de Syndrome Général d’Adaptation :

1 – La phase d’alarme : le stress à court terme. Notre corps est confronté à un choc et notre organisme va tout faire pour s’adapter à cette situation. L’énergie du corps est mobilisée pour une réponse en urgence à court terme. On connaît tous, par exemple, la panne de réveil provoquant une brusque montée d’adrénaline (activation du système nerveux sympathique) qui va permettre de répondre en urgence à la situation stressante. Ici, le stress est positif et est généralement suivi d’un retour au calme quand la situation est gérée de façon adéquate (activation du système nerveux parasympathique).

2 – La phase de résistance : le stress persiste. Si l’agent stressant persiste, notre organisme entame une phase de résistance. Il va essayer de rassembler des ressources pour trouver un nouvel équilibre. Le taux d’énergie d’adaptation s’élève. Cette phase peut s’accompagner de tensions corporelles, mentales et émotionnelles conduisant à une sensation de malaise. Les premiers signes d’anxiété apparaissent.

3 – La phase d’épuisement : le stress devient chronique. Si la situation dure trop longtemps, ou si de nouveaux agents stressants viennent s’y ajouter, l’organisme se fatigue. Le taux d’énergie d’adaptation s’affaiblit, le corps s’épuise mettant en péril notre santé avec baisse de l’immunité et risque d’apparition de pathologies.

Un constat alarmant…

D’après une étude récente réalisée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, les Français sont les premiers consommateurs d’antidépresseurs et de tranquillisants en Europe. Au niveau professionnel, 44% des français se disent stressés et 18% le sont à des niveaux élevés dangereux pour leur santé (sondage TNS-SOFRES, avril 06 -lire plus bas). A la base de ce constat, il y a le stress produit par nos peurs, nos inquiétudes, nos insécurités et nos dualités intérieures. En voilant notre discernement, il devient un frein considérable à notre équilibre. Par ailleurs, c’est bien souvent notre perception d’une situation au travers du filtre de nos croyances et de nos peurs, et pas la situation elle-même, qui cause notre stress. Il est cependant possible d’apprendre à mieux le gérer en changeant cette perception par une libération de la charge émotionnelle associée aux événements vécus comme stressants.

« Les gens sont troublés non par les choses mais par l’image qu’ils s’en font » (Epictète)

Voici des extraits d’une enquête parue le samedi 15 avril 2006, dans « Figaro Magazine », intitulée : « Stress au travail, révélations sur un mal français » Le Figaro Magazine et TNS-Sofres ont réalisé la première étude nationale révélant le niveau réel de stress des français dans leur environnement professionnel. Comme il fallait s’y attendre, le mal est là.

44% des français apparaissent stressés. Plus inquiétant, 18% le sont à des niveaux très élevés qui mettent en danger leur santé psychologique ou mentale.

De surcroît, les français ne sont pas égaux face au stress. Notre étude révèle des différences étonnantes en fonction des régions, de l’âge, de la profession, du sexe… Notre pays entretient une relation ambiguë avec le stress. Quand la Suède l’a reconnu comme maladie professionnelle et que de nombreuses multinationales étrangères en tiennent compte pour éviter à leurs cadres le burn-out, ce fameux syndrome d’épuisement professionnel, la France n’aborde guère le sujet autrement qu’autour de la machine à café. Ce mal reste tabou.

Notre étude révèle clairement que la réponse française face à cette véritable épidémie n’est pas la bonne. Elle stigmatise notre incapacité à envisager le travail comme un facteur d’épanouissement.

Le stress touche presque un français sur deux (44%) et en menace 18%, compromettant leur santé. Les femmes sont les premières victimes : 26% sont à des niveaux très élevés. L’inégalité face au stress ne s’arrête pas là. Les quadras sont les plus touchés. Selon les catégories professionnelles le taux le plus important de personnes stressées se retrouve au sein des employés et du personnel d’entreprises de services (47%), talonnés par les professions libérales et les cadres (46%). C’est néanmoins chez les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise que se concentre le plus grand nombre de personnes menacées par des taux de stress dangereux pour leur santé.

L’environnement social et professionnel est aussi fondamental face aux facteurs de stress. Il apparaît que les français ne sont pas géographiquement égaux au regard de ce problème. Paris et sa banlieue, le Nord et le Sud Ouest sont les régions les plus touchées par le stress professionnel. Une autre idée reçue – et non des moindres – vole en éclat : on n’est pas moins stressé dans le secteur public que dans le secteur privé.10

POUR MIEUX COMPRENDRE COMMENT NOUS FONCTIONNONS

La nature nous a dotés d’une faculté d’adaptation à l’environnement, nous offrant ainsi la flexibilité nécessaire pour répondre aux mouvements de la vie, et maintenir l’équilibre entre notre monde intérieur et le monde extérieur. Cependant, face à l’accumulation de stress quotidiens, il arrive que nous nous sentions accablés et submergés par ces agressions répétitives. L’équilibre se trouve alors rompu conduisant à un mal-être nous privant de notre pleine capacité à gérer ces situations de stress. Devenus vulnérables, nous sentons peu à peu s’installer un mal-être qui se traduit sous des formes diverses : irritabilité, agressivité, anxiété, oppression, etc… Nous nous sentons comme pris dans un cercle vicieux où il semble qu’un « petit rien suffirait pour tout faire chavirer ». Pour mieux comprendre ces états émotionnels qui gouvernent nos comportements humains, revenons brièvement sur le fonctionnement de notre cerveau avec quelques approches de neurophysiologie.

Comment fonctionne notre cerveau ?

Selon la théorie du neurologue Paul Mac Lean, émise en 1970 et unanimement reconnue, notre cerveau est en fait constitué de « trois cerveaux » interagissant, qui se sont développés par couches successives répondant ainsi aux besoins de l’homme au cours de son évolution. Ces trois cerveaux correspondent à des fonctions évolutives bien différentes anatomiquement et psychologiquement. On peut distinguer, du plus interne au plus externe (figure ci-contre): le cerveau reptilien ou réflexe/archaïque (le « Ça » de Sigmund Freud), le cerveau limbique ou « émotionnel » (le « Surmoi ») et le néo-cortex ou cerveau cognitif (le « Moi »).

Ces trois couches cérébrales empilées correspondent à une chose étonnante : nous avons en nous toute l’histoire de l’évolution de l’humanité…. L’homme a d’abord hérité du cerveau reptilien, commun aux reptiles. Il contrôle l’instinct, les réflexes, les pulsions, la défense du territoire, le besoin de reproduction. Il tient un rôle dans la survie de l’individu. A ce cerveau est venu se greffer le cerveau limbique. C’est le cerveau qui « monte la garde » et s' »allume » en cas de danger. Il est relié à la conservation, aux croyances, aux habitudes, aux mémoires anciennes, dont la mémoire des émotions/sensations/sentiments : plaisir, désir, colère, peur, joie, tendresse.…

Il intervient dans la vie relationnelle et l’appartenance au groupe, le besoin de reconnaissance. C’est lui qui contrôle en grande partie notre physiologie dont il régule l’équilibre, encore appelé « homéostasie ». Il est donc aussi intimement lié au corps. Enfin est apparu le néo-cortex. Cerveau spécifiquement humain, il est composé de deux hémisphères. Un hémisphère gauche associé à la pensée analytique, linéaire, logique, rationnelle, au langage… et un hémisphère droit associé à la pensée synthétique, globale, spontanée, à l’intuition… Non concerné par l’émotion, il contrôle nos capacités d’adaptation, de création, d’évolution de l’humain en conscience. Spécifique de notre espèce, la zone préfrontale est le lieu de traitement et d’intégration des informations, de choix et de décision, d’organisation des actions, d’unification de la personne.

La fonction psychologique de ces trois cerveaux est très proche de la hiérarchie des besoins de l’être humain établie en 1943 par le psychologue humaniste Abraham Maslow, selon laquelle la motivation, l’évolution et le bien-être de l’individu dépendent de la satisfaction de certains besoins. Ils sont au nombre de cinq et classés par ordre de priorité :

– Les besoins physiologiques, permettant de se maintenir en vie (boire, manger, dormir, se reproduire,

etc…)

– Le besoin de sécurité (physique, morale, psychologique, professionnelle, stabilité familiale), de propriété

– Le besoin d’estime des autres, d’appartenance au groupe et de reconnaissance (aimer et être aimé)

– Le besoin d’estime de soi (respect de soi-même, des autres, valorisation de soi)

– Le besoin de réalisation de soi (accomplissement personnel)

Que se passe-t-il en cas de stress ?

En présence d’une situation nouvelle vécue comme un stress, d’un changement dans les habitudes, le cerveau limbique initialement programmé pour répondre au danger, en bon « gardien » de notre équilibre et de notre bien-être, est instantanément mis en alerte. Il déclenche immédiatement une alarme qui interrompt l’activité du néo-cortex, pour se focaliser sur la priorité : le maintien de notre vie et de notre équilibre. Paradoxalement, au moment où nous en aurions le plus besoin, le néo-cortex ainsi déconnecté  nous empêche de penser clairement. Il nous prive alors de nos capacités de raisonnement, d’adaptation à la situation nouvelle et de choix à adopter, dans notre meilleur intérêt. D’où le syndrome bien connu de « la page blanche » lors d’un examen où le savoir engrangé n’est plus accessible à cause du stress, ou encore la sensation de panique incontrôlable lors d’un stress important avec les manifestations physiques peu agréables telles que, le tremblement des mains et des jambes, le cœur qui cogne dans la poitrine, la gorge et l’estomac qui se nouent, la sueur qui coule etc… « Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don » (Albert Einstein). La difficulté permanente de communication entre le cerveau « émotionnel » et le néo-cortex peut faire prendre à la vie l’allure d’un combat épuisant où l’on s’efforce de gérer au mieux le quotidien en négligeant parfois une souffrance ou une détresse sous-jacente pourtant bien réelle. Le corps étant intimement lié à nos états émotionnels, pourra être le théâtre de gênes physiques divers se manifestant aussi bien chez l’adulte (vie privée, professionnelle) que chez l’enfant (milieu scolaire). Ainsi, tout changement ressemblant de près ou de loin à une expérience déjà vécue comme stressante ou un mieux-être désiré consciemment, pourra être perçu comme une menace, un risque dangereux et négatif.

"Le plus grand cadeau que nous puissions offrir à nous-mêmes et autres, c'est la qualité de notre attention"